AgroSolutions : l'analytique au service de l'agriculture moderne

Comment améliorer la performance économique des exploitations agricoles tout en assurant le respect de l'environnement ? Filiale du plus grand groupe coopératif français (InVivo), AgroSolutions met à profit les techniques analytiques pour aider les agriculteurs à concilier ces deux exigences. La « smart agriculture » est en marche.

InVivo est la première union française de coopératives agricoles. Fondée en 1945, elle regroupe 216 coopératives sociétaires sur quatre continents, avec une activité diversifiée : agriculture, distribution grand public (Gamm Vert), nutrition, vin...

Trente ans d'analytique au service des agriculteurs

Le groupe compte aujourd'hui 8 200 collaborateurs répartis dans plusieurs filiales. Parmi celles-ci, AgroSolutions développe son expertise en recherche agronomique appliquée pour accompagner agriculteurs et coopératives dans le développement de leur activité.

Depuis 1984, AgroSolutions collecte les données issues des exploitations agricoles pour les valoriser et développer des services. Les équipes de l'entreprise sont donc familiarisées depuis longtemps aux techniques analytiques, avec une dizaine d'utilisateurs réguliers répartis dans les différentes équipes. « Historiquement, nous utilisons SAS notamment pour calculer des indicateurs à partir d'un gros volume de données », explique Guillaume Py, Data Scientist d'AgroSolutions.

Un « saut » réalisé avec le passage en mode serveur

A l'été 2014, un changement important est introduit dans l'entreprise. Finie l'utilisation de SAS en mode monoposte, AgroSolutions a choisi de passer en mode serveur. « Le système avait atteint ses limites, raconte Guillaume Py.

Cette migration, aujourd'hui achevée, présente de multiples avantages. Le premier d'entre eux ? La rapidité. « Des analyses qui hier prenaient une journée entière, avec des opérations de ressaisie, nécessitent désormais deux ou trois heures – et sans besoin d'un statisticien. » L'accès à de nouvelles fonctionnalités, comme les add-ins pour Microsoft Office, permet en outre d'éditer des rapports de façon quasi-automatique... et sous une forme plus parlante pour un public d'ingénieurs agronomes ou d'agriculteurs. « Cela nous permet de démocratiser l'usage de l'analytique au sein d'InVivo », résume Guillaume Py

Etudes ad hoc et études récurrentes

Les études menées par les équipes d'AgroSolutions sont destinées aux coopératives agricoles, aux industriels ainsi qu'aux pouvoirs publics. Certaines études, réalisées sur commande, répondent à une demande ponctuelle sur un sujet donné et font l'objet d'un protocole d'enquête ad hoc.

Les études récurrentes, elles, se basent fortement sur l'outil SAS. De type reporting, elles mesurent l'efficacité de telle ou telle pratique sur une culture donnée - le rendement d'une semence selon la région ou le type d'engrais, par exemple. Depuis la migration en mode serveur, les résultats sont directement mis en forme avec la possibilité de comparer les résultats avec des valeurs de référence, et un bloc de texte pour faciliter l'interprétation, soulignant les points forts et les points faibles de l'exploitation. « C'était une demande des coopératives : un rapport simple qui puisse servir de support de discussion avec les agriculteurs pour les aider à améliorer leur performance », commente Guillaume Py.

Mesurer la performance agro-environnementale

Outre la performance économique, l'enjeu écologique est de plus en plus important pour le monde agricole. AgroSolutions mesure ainsi depuis longtemps les risques de pollution que les exploitations peuvent faire courir à l'eau présente dans leurs alentours. Mais l'évolution récente a mis au jour le besoin de réels indicateurs de performance environnementale, pour mesurer l'impact de chaque exploitation sur l'air (empreinte carbone), sur l'eau et sur la biodiversité.

Ces indicateurs sont communiqués aux coopératives, qui peuvent les restituer aux agriculteurs et les aider à optimiser leur production en limitant au maximum les risques environnementaux (on parle alors de performance agro-environnementale).

Les résultats sont de plus en plus souvent utilisés dans le cadre de différents labels qui certifient le respect de l'environnement par les producteurs. « L'affichage environnemental n'est pas aussi normé que celui de la consommation énergétique des logements ou des appareils électriques, mais nous allons dans cette direction ».

Vers la « smart agriculture »

La prochaine étape, pour AgroSolutions, consiste à mettre en place un véritable entrepôt de données alimenté, à terme, de façon automatique via des capteurs installés sur les tracteurs, ou des images de satellites ou de drones. De la science-fiction ? Non ! Les machines agricoles modernes sont déjà équipées de tels capteurs. Les moissonneuses-batteuses peuvent déjà peser en direct ce qu'elles récoltent – couplées avec la géolocalisation, ces informations permettent de dresser des cartes de rendement d'une parcelle. Quant aux images de télédétection, elles permettent de déterminer le stade de développement d'une culture pour ajuster le volume d'engrais – ou encore d'estimer, selon les espèces présentes autour des champs, la quantité de miel qui pourrait être produite.

L'analytique est bien l'engrais de la « smart-agriculture ».